Au cours d’une consultation de médecine générale, le vétérinaire recherche des anomalies corporelles de son patient et peut s’intéresser aux macromouvements des structures de l’animal.
Dans le prolongement de ceci, le vétérinaire pratiquant l’ostéopathie va rechercher les anomalies des micromouvements.
Ainsi peut-on dire qu’en recherchant une dysfonction ostéopathique, le vétérinaire ostéopathe explore les désordres structurels, circulatoires, nerveux, végétatifs occasionnés ou concomitants d’une restriction de mobilité.
L’acte ostéopathique ne « remet » rien en place, ni une vertèbre, ni une articulation mais redonne de la mobilité aux tissus, les conduisant à retrouver peu à peu une fonctionnalité normale.
L’ostéopathe « doit replacer l’individu dans l’harmonie du mouvement universel ».
Dr Francis Lizon
Les micromouvements sont perceptibles après un apprentissage du ressenti et du développement du sens du « toucher » appelé sens haptique. Il va permettre de qualifier les dysfonctions dans la physiologie, les limitations d’amplitude et/ou les modifications de la qualité de la mobilité ou motivité tissulaire.
« L’ostéopathie est une pensée manuelle, les doigts sentent, pensent et voient »
Lionelle Issartelle
En résumé, le vétérinaire pratiquant l’ostéopathie considère :
- le corps dans son ensemble
- la continuité des structures entre elles
utilise ses mains pour :
- l’écoute et le diagnostic
- le traitement
mobilise :
- l’énergie du patient
- les articulations
- les tissus mous et les liquides organiques
Quelles sont les indications de l’ostéopathie ?
Toute perturbation fonctionnelle des tissus dans la mesure où le lésionnel n’est pas prépondérant est justiciable du traitement ostéopathique.
Prévention :
Restauration des micromouvements avant d’observer des symptômes apparents, c’est à dire avant l’apparition des symptômes locaux et à distance. Un contrôle une à deux fois par an.
Troubles locomoteurs
Et même si on ne voit rien à la radio ou que le traitement précédent n’a pas donnée les résultats attendus :
- boiterie du jeune en croissance ou du vieil animal
- algies chroniques ou douleurs inexpliqués
- suite de traumatisme chirurgical ou non
Troubles chroniques non locomoteurs :
digestifs, pulmonaires, dermatologiques, génito-urinaires, hormonaux
Troubles comportementaux
pouvant trouver leur origine dans des tensions intra-craniennes.
Suite d’intervention chirurgicale :
la cicatrice est génératrice de fibrose c’est à dire un état physiologique de restriction de mouvement. L’acte ostéopathique accélérera la récupération fonctionnelle.
Drainage
Les déchets dus au travail de l’organisme se retrouvent dans les liquides extracellulaires et ils ont tendance à y stagner. Par définition, ils sont irritants. Ils s’accumulent en particulier entre les fascias et entre les différents muscles d’un même groupe. Ils entravent donc en partie le glissement des masses musculaires les unes par rapport aux autres et gênent mécaniquement le mouvement. L’ostéopathie redonne le mouvement et participe ainsi à l’élimination des déchets.
« Il faut avant tout aider l’organisme à éliminer avant de lui apporter des vitamines et nutriments en supplément. »
Dominique Giniaux
Y a-t-il des contre-indications à l’ostéopathie ?
Tumeurs en évolution :
- la revascularisation éventuelle provoquée serait contre-indiquée
Accident traumatique aigu
- avec ou sans plaie ouverte
- La douleur peut nuire à la mise en confiance et à la réalisation de l’acte
Maladie infectieuse évolutive non jugulée
Décompensation organique en phase avancée
Y a-t-il des précautions particulières à prendre après la séance ? Quelles peuvent être les effets observés ?
Les modifications liées à la normalisation de la dysfonction peuvent s’étaler dans le temps tout comme l’a été la mise en place de la dysfonction.
L’animal présenté pourrai ainsi montrer des signes de fatigue, de lassitude ou même parfois d’abattement. L’animal traité verra une évolution de ces symptômes cliniques pouvant prendre différentes expressions.
- amélioration immédiate sans rechute
- aggravation immédiate ou à très court terme (3 à 8 jours) notamment lors de troubles chroniques anciens
- amélioration lente et durable avec ou sans palier
Les répercussions peuvent se manifester durant 3 à 5 semaines car elles empruntent différents voies (système nerveux autonome, modification de l’équilibre émotionnel, instauration d’un nouveau système tenségritif).
La convalescence fait partie de l’acte.
En général, on limitera les mouvements pendant 15 jours, on évitera les colliers et laisses à enrouleurs, on limitera les sauts, escaliers, montées et descentes, en voiture. On annulera les épreuves sportives pour permettre une reprise progressive du travail.