De l’importance du mouvement
L’immobilisation ou la « non-mobilisation » – à cause d’une douleur, d’une contention ou d’un problème neurologique – a des effets délétères à plusieurs niveaux corporels et émotionnels :
- sur le système nerveux : l’absence de mouvement entraîne une hypostimulation du système nerveux sensoriel et moteur. Ce phénomène est appelé la résistance synaptique.
- Sur les muscles : les cycles de contraction / relâchement – étirement sont nécessaires au métabolisme musculaire. Toute immobilisation entraîne une atrophie du corps charnu, une fibrose avec des adhérences, une diminution de la perfusion sanguine.
- Sur l’articulation : l’immobilisation
- augmente le catabolisme articulaire (et donc l’arthrose)
- entraîne une ankylose articulaire par fibrose et rétractation des structures péri-articulaires ainsi qu’un épaississement et une contracture capsulaire
- diminue la production de liquide synovial
- sur les ligaments : l’immobilisation est responsable d’une désorganisation et d’une dégradation des fibres de collagène ; d’une diminution de la charge maximale supportée; d’une hypostimulation nerveuse
- sur les os : par activation des ostéoclastes, l’immobilisation entraîne une déminéralisation.
Il est donc primordial en toute circonstance de permettre le mouvement, corporel. On assurera ainsi le maintien du cartilage, un assouplissement articulaire, une présentation des modifications musculaires, une stimulation nerveuse, une stimulation de la circulation.
La kinésithérapie est la thérapie par le mouvement, qu’il soit actif ou passif.
La physiothérapie est un traitement médical au moyen d’agents physiques, naturels ou artificiels (lumière, chaleur, froid, électricité) permettant de rétablir une fonction locomotrice suite à une maladie ou à un accident.
La réadaptation fonctionnelle permet de limiter les conséquences d’un handicap, de retrouver de l’autonomie ou du confort. Elle participe à la récupération des capacités fonctionnelles. Elle a pour objectif également d’améliorer la qualité de vie des patients atteint de handicap.
Ces trois disciplines sont à l’interface entre l’orthopédie, la rhumatologie et la neurologie.
Quelles sont les indications de ces pratiques ?
Prévention
- par renforcement musculo-tendineux et par l’amélioration de la proprioception.
- Par anticipation à une chirurgie également.
- En suivi de l’animal sportif.
Troubles locomoteurs
- après un traumatisme accidentel ou chirurgical, pathologies neuromusculaires
Troubles neurologiques
- suite d’AVC ou de traumatisme crânien, hémiplégie, paraplégie, pathologies neurodégénératives (traitement conservateur par maintien de la mobilité et du confort), hernies discales (avec ou sans chirurgie).
L’afflux d’un stimuli douloureux entraîne la mise en place de position de compensation. La correction des aplombs permet de retrouver un équilibre et d’éviter d’autres localisations douloureuses secondaires.
Douleurs chroniques
- arthrose
Suite de chirurgie
- amputation, rupture de ligament croisé, hernie discale
Y a-t-il des contre-indications ?
Certaines techniques peuvent être exclues.
En pratique, comment ça se passe ?
Le vétérinaire réalise un bilan locomoteur complet : en statique, en mouvement, articulation par articulation, examen neurologique.
Il détermine ensuite un programme adapté à chaque animal en fonction des possibilités de son propriétaire tant en terme de disponibilité qu’en terme de coût. Il propose des exercices et des techniques à réaliser en cabinet accompagnés de mesures et d’exercice à appliquer à la maison.
La mise en oeuvre d’un programme de réadaptation fonctionnelle nécessite une coopération active entre le vétérinaire physiothérapeute, l’animal et le propriétaire. Les soins mis en oeuvre, le sont en relation et dans le prolongement des traitements de votre vétérinaire traitant. Il sera tenu au courant régulièrement de l’évolution.
Quelles sont les méthodes employées ?
Elles sont variées et évoluent avec l’avancée du traitement. Nous pourrons utiliser des parcours proprioceptifs, des ballons, des massages, des mobilisations actives et passives. Nous utilisons des méthodes non instrumentales (manuelles) et instrumentales (par exemple l’électrostimulation).
Comment préparer la visite ?
Vous apporterez à chaque visite le dossier médical de votre animal ainsi que les résultats des examens complémentaires ayant été réalisés (imagerie, biochimie).
Vous éviterez de donner à manger à votre animal une heure avant chaque séance.
Combien de temps faut-il compter ?
Une amélioration et des changement sont généralement visibles en 2 à 4 séances. La consolidation des progrès demandera en général 2 à 6 semaines. Les ajustements du système nerveux périphériques peuvent demander 6 à 12 mois.
Le cas de chaque animal est différent. Tous progressent à leur rythme. Il n’est pas rare de les voir évoluer par palier. L’absence visible de résultats au premier abord ne préjuge pas de l’évolution ultérieure. Votre motivation et votre implication sont essentielles. Les bénéfices apportés peuvent l’être également sur d’autres plans comme le renforcement du lien que vous avez avec votre animal et le développement de votre complicité. Il s’agit réellement d’une inter-relation.